💰 Comment seront gérés les fonds dans un système fédéral ?

Dans le système actuel, une des situations les plus douloureuses est que, par exemple, lorsque Majunga génère 100 millions de recettes, cet argent est envoyé à Antananarivo dans un système centralisé. Puis, quand Majunga demande 10 millions pour acheter des bancs pour leurs écoles, la réponse d'Antananarivo est qu'il n'y a pas d'argent disponible. Pourtant, un mois plus tard, une autre somme de 100 millions est envoyée à Antananarivo, et le cycle recommence, sans que les régions ne reçoivent jamais ce dont elles ont besoin. Ce système montre comment la centralisation des fonds mène à l’inefficacité et à des inégalités flagrantes, où les régions ne bénéficient pas de ce qu’elles génèrent.

 

Dans le système fédéral proposé, les fonds seront gérés de manière décentralisée pour garantir une distribution équitable des ressources. Chaque État recevra directement les fonds qui lui reviennent, en fonction de ses propres recettes fiscales. L'argent ira d'abord aux États, et non à Antananarivo, ce qui permettra une gestion locale plus efficace et une plus grande autonomie pour chaque région. Les États pourront ainsi financer directement leurs propres projets et priorités sans dépendre d'un système centralisé qui, dans l'exemple de Majunga, ne répond pas aux besoins locaux.

 

Cependant, pour maintenir la solidarité nationale et financer des missions de grande envergure, telles que la diplomatie ou la défense, 30 % de tous les revenus collectés par chaque État (impôts, taxes, ressources naturelles, etc.) seront automatiquement reversés au gouvernement national fédéral. Ce mécanisme garantit que les missions nationales peuvent être financées sans toucher aux ressources locales des États. En parallèle, cela encouragera chaque région à développer sa propre économie tout en assurant un financement équitable des besoins nationaux.

⚖️ Comment sera partagé le pouvoir ?

Le système fédéral que nous proposons repose sur une répartition du pouvoir claire et équilibrée, inspirée de grandes nations fédérales comme les États-Unis, l’Australie, l’Allemagne, l’Inde ou la Russie. Dans ces pays, le président national reste la figure centrale de l’unité nationale. Le fédéralisme ne diminue pas son autorité : il la renforce. Il permet au président de se concentrer sur les responsabilités les plus importantes et les plus stratégiques du pays, sans être bloqué par la gestion quotidienne locale.

 

Dans ce modèle, 70 % du pouvoir est confié aux États, pour leur permettre de gérer de manière autonome des domaines cruciaux comme l’éducation, la santé, l’agriculture, la culture, et bien d’autres. Cela garantit que chaque région peut répondre rapidement et efficacement à ses besoins propres, sans attendre l'approbation de la capitale.

 

10 % du pouvoir est partagé entre les États et le gouvernement national. Ce sont des domaines où la coopération est essentielle, comme la sécurité intérieure, les routes nationales, l’électricité interrégionale ou certains projets économiques communs. Ce partage assure une coordination efficace sur les priorités transversales.

Enfin — et c’est le plus important à comprendreles 20 % gérés par le gouvernement fédéral national ne sont pas “moins importants” que les 70 % des États. Au contraire : ils représentent le cœur stratégique du pays. Ces 20 % couvrent les domaines les plus puissants, les plus sensibles, et les plus décisifs, comme :

  • la politique étrangère,

  • la défense nationale,

  • la monnaie,

  • la souveraineté territoriale,

  • les grands traités internationaux,

  • les situations d’urgence à l’échelle du pays.

Ce sont les leviers de puissance et de rayonnement international de la nation.

Le président de la République fédérale restera donc le chef suprême de l’État, avec l’autorité pleine et entière sur les questions qui déterminent le destin du pays. Il ne sera pas affaibli — il sera libéré des petits dossiers pour se consacrer aux grands enjeux, à la grandeur du pays, à sa place dans le monde, à sa sécurité et à sa souveraineté.


 

Pourquoi ce modèle est-il meilleur ?

Le modèle fédéral est supérieur car il évite la centralisation excessive du pouvoir à Tananarive, qui crée aujourd’hui des inégalités profondes et une mauvaise gestion des ressources.

En permettant à chaque région de gérer ses propres affaires, ce système respecte la diversité des territoires et répond aux besoins spécifiques de chaque population. Chaque région peut contrôler ses ressources naturelles et économiques, décider de ses priorités, et se développer à son propre rythme, sans dépendre d’une autorité lointaine.

Avec le fédéralisme, chaque région est écoutée, respectée, et pleinement représentée dans la gouvernance du pays. Cela renforce la participation citoyenne, la justice territoriale et l’unité nationale dans le respect des différences.

Ce modèle repose sur l’équilibre des pouvoirs et une souveraineté partagée. Il garantit une gestion plus équitable des richesses, et crée les conditions d’un développement durable, inclusif et harmonieux pour toutes les régions, sans négliger les grandes priorités nationales.